Dimanche 28 avril 2024 à Briouze (Orne, France), la messe dominicale revêtait un caractère inhabituel : dans l’assemblée vivante et nombreuse, se trouvaient une dizaine d’anciennes Sœurs de Notre-Dame de Briouze et plusieurs Filles du Saint-Esprit, dont Philomène Ac’h, la provinciale de France-Belgique. Invitées par le curé de la paroisse, P. Michel Renault, et le vicaire général du diocèse, P. Philippe Pottier, nous nous sommes jointes à la communauté paroissiale pour célébrer deux événements :
- Le transfert d’une plaque qui était fixée au fond de la chapelle de la communauté Notre-Dame
- Et, avec un mois d’avance, le 30ème anniversaire de la fusion des Sœurs de Notre-Dame de Briouze avec les Filles du Saint-Esprit.
Cette plaque garde mémoire de la pose de la première pierre de la Communauté Notre-Dame, le
8 septembre 1852, par l’Évêque d’alors, en présence des prêtres du doyenné de Briouze, en présence aussi de Mère Julie Olivier, première supérieure générale, et de toutes les sœurs de Notre-Dame de l’époque.
Cependant, 1852 n’est pas la date de fondation de la Congrégation. Celle-ci est née pendant la Révolution Française, en 1793, du courage de quatre jeunes filles de différentes paroisses des environs de Briouze. Leurs curés, obligés de se cacher, les avaient sollicitées pour maintenir vivante la foi de leur paroisse. À la sortie de la Révolution, la paix revenue, le petit groupe a commencé à s’initier à la vie religieuse, et, à la demande du curé, s’installent à Briouze en 1834 ; les lieux sont vite devenus trop petits. La plaque nous informe que dix-huit ans après leur arrivée à Briouze, les sœurs ont commencé à construire le bâtiment et la chapelle actuels.
Majoritairement enseignantes et soignantes ou investies dans la pastorale, les sœurs tenaient des écoles primaires et maternelles avec leur cantine et des centres de soin dans les bourgs ruraux environnants. À Briouze même, il y avait un Collège, une École Ménagère, une école primaire et une maternelle, une petite Pension de famille pour personnes âgées seules, et des sœurs allaient faire des soins à domicile. L’esprit impulsé par Charlotte Delaunay est resté vivant dans les communautés de la Congrégation immergées dans des bourgs ruraux : « Les enfants des campagnes sont pauvres, et personne ne se propose pour leur apprendre à connaître Dieu et leurs devoirs. Nous nous devons à ces petits enfants et le but de notre institut (puis de la Congrégation ensuite) sera l’instruction des humbles. » Au début du 20ème siècle, a été créée une communauté au sud de l’Angleterre et dans les années 1970, une autre au Burkina Faso. Malheureusement, comme pour beaucoup de Congrégations, du fait de l’évolution de la société, autour de mai 68, le nombre des vocations religieuses a commencé à beaucoup baisser.
En 1990, pour garder leur dynamisme missionnaire le plus longtemps possible, les Sœurs de Notre-Dame ont frappé à la porte des Filles du Saint-Esprit. Et, il y a 30 ans, à Briouze, le lundi de Pentecôte 23 mai 1994, après un cheminement de trois ans de part et d’autre, a été célébrée la fusion entre les deux Congrégations : celle des Sœurs de Notre-Dame et celle des Filles du Saint-Esprit.
Nous avons été très heureuses de célébrer ces deux événements avec la communauté paroissiale de Briouze, dans la simplicité et la joie des retrouvailles avec des personnes avec qui nous avons collaboré. Une plaquette Les Sœurs de Notre-Dame de Briouze, écrite par des membres des Amis du Houlme en 2014, a fait l’objet d’une réédition pour garder mémoire de la présence des Sœurs de Notre-Dame pendant près de deux siècles.
À la fin de la Messe, un pot de l’amitié a permis à beaucoup de pouvoir échanger et de se rappeler de bons souvenirs.
Pour les sœurs présentes, ainsi que pour Michel et Philippe, nos deux célébrants amis, tout s’est terminé autour d’un repas convivial tout simple mais si chaleureux !
Les anciennes Sœurs de Notre-Dame qui n’ont pu venir, pour raison de distance ou de santé, ont été très présentes à notre pensée et à notre prière.
Françoise LELIEVRE et Anne-Marie FOUCHER
Par une journée ensoleillée, l’Assemblée Générale des Associé(es) à la Congrégation des Filles du Saint-Esprit s’est déroulée le 6 avril 2024, à Paris, au sein de la Maison des Petites Sœurs des Pauvres, tout près de la Maison d’accueil des religieuses Filles du Saint-Esprit de la rue Chaplain.
Accueil chaleureux des 28 Associé(es) et 6 religieuses FSE autour d’une boisson chaude ou froide et de petites douceurs.
Après cela, je pense pouvoir dire, au nom de tous, que cette journée a été fort appréciée tout particulièrement par l’intervention remarquable de Sylvie ROBERT, -Religieuse auxiliatrice, professeur de théologie spirituelle et dogmatique, responsable du domaine Religions du monde au Centre Sèvres-, sur la relecture de vie, le « faire mémoire » et les partages qui ont eu lieu ; de plus, c’est toujours une richesse supplémentaire de rencontrer les autres équipes : la joie trahissait notre bonheur d’être ensemble !
La coupure « pique-nique » a permis la rencontre joyeuse des uns et des autres dans les petits espaces verts : super !
L’après-midi a été très bien menée par Maryse JOURDAIN, présidente du bureau : rapports moral et financier, clairs et précis. Excellent travail du bureau tant dans l’organisation que dans le déroulement de la journée ! Nous mesurons que beaucoup d’événements ont été vécus, source d’enrichissement pour l’ensemble. Ce fut aussi l’occasion pour le groupe du Nord de pouvoir s’exprimer, de dire leurs difficultés, de partager leurs interrogations et, pour l’ensemble du groupe, une prise de conscience que des difficultés peuvent surgir et qu’il faut avoir à cœur de nous soutenir par la prière ou tout autre geste…
La journée s’est terminée à la chapelle, par une prière préparée et menée par Michel THIRY, Associé de Belgique et diacre permanent, chacun partant vers son quotidien, riche du vécu de cette belle Assemblée Générale.
Josiane MICHEL, Associée.
Ce mercredi 10 avril, résidents, salariés avec leurs enfants et familles avaient rendez-vous dans la salle d’animation pour la traditionnelle chasse aux œufs. Paniers ou sacs à la main, tous ont ensuite rejoint le parc de la Maison Mère pour en scruter chaque recoin afin de trouver les œufs. Petits et grands ont eu du bonheur à chercher en tous sens et à partager leur butin !
L’après-midi s’est terminé en chansons par un goûter festif dans la salle à manger. Les sourires étaient sur toutes les lèvres !
Pascale Judic,
coordinatrice de la Communauté des sœurs aînées
Maison Jeanne Guernion
(Saint-Brieuc)
La Branche Séculière FSE va se réunir en assemblée régionale les 27 et 28 avril prochain à la Maison Mère de Saint Brieuc. (suite…)
En arrivant à Elven, j’exprime le désir de faire le « parcours Renaitre » au Centre Spirituel de Penboch, presqu’ile sur le golfe du Morbihan. Quel cadeau pour moi, pour ma vie de Filles du Saint Esprit !
Ce centre spirituel est animé par deux Jésuites, deux religieuses, une laïque.
L’objectif des trois sessions du parcours est d’aider chacune à mieux découvrir à quoi le Christ nous appelle ; se poser pour reprendre souffle ; relire les années passées pour en rendre grâce.
Notre groupe est composé de onze religieuses et deux frères de Ploërmel soit dix Congrégations différentes. Je suis la seule Fille du Saint Esprit.
L’animation est assurée par trois religieuses et un frère de Ploërmel.
1ère session : du 13 – 16 novembre 2023 « souviens toi ».
On arrive face au désastre de la tempête du 1 au 2 novembre : parc méconnaissable avec 150 arbres arrachés, toiture endommagée…
Nous nous retrouvons régulièrement en grand groupe et petits groupes. Session riche, marquée essentiellement par la relecture, à poursuivre chaque soir après le temps de prière.
J’ai découvert que la relecture quotidienne me permet d’enrichir ma vie de relation avec Dieu et les autres. Cela m’a amenée à l’émerveillement dans ce que j’ai vécu dans ma vie religieuse.
A chaque session, un temps d’accompagnement personnel nous est proposé.
2ème session : du 05 – 08 Février 2024 « Trouver Dieu en toutes choses et choisis donc la vie ».
Session un peu plus ardue, le combat spirituel et l’Eglise. nous avançons un peu plus loin dans la vie spirituelle et la fraternité.
Dans les petits groupes, j’ai découvert que le partage spirituel fait avancer dans la fraternité.
3ème session : du 02 – 05 avril 2024 « toi, suis-moi ».
La question qui nous était posée : « comment ai-je choisi la vie ? dans les événements, les relations ; quels moyens pris ? » Le thème de la session a mis en lumière ce que je pressentais, à savoir que la vie fraternelle se construit au jour le jour, avec ses difficultés et ses joies.
Ces sessions m’ont permis de retrouver la Source, ce qui me permet de repartir davantage du Christ, et je me sens plus forte, plus confiante pour vivre le quotidien.
Le « parcours » se poursuit du 03 au 11 juin, retraite à Penboch, avec accompagnement personnel tous les jours.
Comme je le disais, quel « cadeau » pour ma 1ère année à Elven !
Sœur Thérèse Provost, communauté d’Elven
Faire le chemin de croix avec les jeunes du collège Saint Marie d’Elven. (suite…)
Qui roulera de côté
la pierre des déceptions enfouies
dans nos profondes nuits ?
Elle est si grande !
Qui roulera de côté
la pierre burinée de nos souffrances
marquée par tant d’impuissance ?
Elle est si lourde !
Qui roulera de côté
la pierre des multiples pourquoi
couleur de nos désarrois ?
Elle est si dure !
Qui roulera de côté
la pierre d’insurmontables peurs
tapies dans les profondeurs ?
Elle est si énorme !
Au matin de Pâques
Jésus a roulé la pierre invincible
Jésus a roulé la pierre de l’impossible
De nos tombeaux il roule la pierre
Lui, la pierre rejetée des bâtisseurs,
devenue la pierre d’angle
C’est là l’œuvre du Seigneur
la merveille devant nos yeux
Soeur Jacqueline Jégard, Maison Mère
Certaines, certains ont fait ce choix !
Nous l’avons vérifié le 9 mars dernier à Saint-Brieuc ! Après une sensibilisation aux conséquences néfastes des « compensations carbone » et à leur dénonciation, il était essentiel d’entendre des personnes qui ont fait le choix de réduire leur production carbone : elles vivent chez nous, en Bretagne, dans les Côtes d’Armor !
Certes, les analyses scientifiques et les données techniques de ces experts ont échappé à la compréhension de certains auditeurs; mais tous, nous avons mesuré le poids de la « conversion » radicale qu’ils ont choisi de vivre et cela ne peut que susciter notre admiration !
C’est vrai pour Maud, citadine, actuellement « agricultrice et administratrice à Biolait ». Elle a quitté la grande ville et tous ses attraits pour venir, dans le Haut Corlay faire de l’élevage laitier. Avec son compagnon qui a succédé à ses parents, ils ont tourné le dos à l’agriculture intensive et à l’élevage conventionnel pour s’adonner au modèle herbager… Tous deux ingénieurs agronomes, mettent leur savoir au service du bien commun en réduisant au maximum les émissions de carbone dans leur entreprise. Ils ont choisi, avec une sorte de décroissance, un style de vie d’une qualité autre. Une ferme à taille humaine : pas plus 70 ha pour une cinquantaine de vaches laitières qui passent leur vie en plein air au moins les deux tiers de l’année… ; des animaux protégés du soleil par des haies plantées d’arbres qui absorbent le carbone… ; pas d’autre alimentation que celle produite dans la ferme. L’utilisation des machines agricoles est réduite, et donc la consommation de fuel… ; pas de pesticides ni d’intrants… ; les charges sont donc réduites ! Sans doute, le volume de lait recueilli est moindre que dans un autre mode de production, mais le revenu est doublé et permet l’embauche d’un ouvrier… Autonomie, c’est le maître mot qui revient à la bouche de Maud, visiblement heureuse !
Monotraite et vélages groupés au printemps leur favorisent des horaires humanisants, une qualité de vie familiale et des vacances possibles! Mode de travail et qualité de vie que semblent apprécier les stagiaires des Centres de formation agricole. L’expérience éphémère de ces jeunes stagiaires réussira-t-elle à faire évoluer les pratiques agricoles ???
Florence était institutrice. L’observation réfléchie d’un monde – le nôtre- en voie de décadence l’a conduite à changer de vie. Il y a 20 ans, elle s’installe à Planguenoual, en Baie de St Brieuc, achète un terrain agricole de 3 ha pour en faire un jardin cultivé façon permaculture, sans pesticides : c’est Herbarius
Son savoir nous a époustouflés : de la symbolique antique qui l’a guidée pour aménager son espace aux différents types d’organisation du jardin ; amérindien, médévial, …. des plantes médicinales aux fleurs comestibles,… de la manière de planter en alternant légumes feuilles et légumes racines pour une production équilibrée,…de la vie qui grouille dans la terre, etc. rien ne semble échapper à son savoir !
Maie elle est aussi soucieuse de vie sociale et a aménagé, selon son goût, une salle propice à l’accueil et à la convivialité ! car Florence aime partager son expérience et son savoir… Toujours heureuse de montrer qu’elle vit en autonomie : « du jardin à l’assiette », tel était le titre de son atelier. Lieu d’échanges, Herbarius est pour Florence un espace où elle déploie sa créativité, un lieu de ressourcement, propice à la bienveillance à l’égard du proche et du lointain.
L’écouter a fait naître en certains le désir d’y aller voir ! Ecouter une passionnée de la vie, celle de l’atmosphère, celle de la terre, celle qui grouille en sous-sols, nous a conduits à cette conclusion de fin de journée : Prenons soin de tout ce qui vit !
Sr Armandine Bagot – Communauté de Trégueux
Nous avons vécu une journée très enrichissante ce samedi 9 mars à la Maison Saint-Yves à Saint-Brieuc. Trois Mouvements et Services d’Eglise (CCFD terre Solidaire, Secours catholique et Eglise verte) organisaient une journée sur la conversion écologique. Cinq Filles du Saint-Esprit y prenaient part.
Mgr Moutel, malgré des obligations urgentes qui l’obligeaient à partir, a pris le temps de saluer tous ceux qui arrivaient dans le grand hall de la Maison où les organisateurs tenaient leur stand d’informations. C’est avec sa parole d’encouragement qu’a commencé la journée.
Nous attendions la présence et l’intervention de la partenaire africaine du CCFD invitée en Bretagne à l’occasion du Carême : Prisca Macaillat, de la CDJP (Commission Diocésaine Justice et Paix) de Pointe à Pitre en Congo Brazzaville. Mais un délai dans l’obtention de son visa l’a empêchée de nous rejoindre ce jour ! Elle était remplacée par Samuel Pommeret, du Bureau national CCFD, chargé de la relation avec le CDJP de Pointe à Pitre et du soutien de son projet ; il a donc une parfaite connaissance de la réalité locale.
Il nous a montré comment le projet BaCaSi de TotalEnergies au Congo est une « fausse bonne solution » pour remédier au réchauffement climatique… En effet, pour « compenser » le dégagement du carbone, gaz à effet de serre nuisible au climat, dû à l’extraction massive de pétrole dans le pays, TotalEnergies veut faire une plantation d’acacias sur le Plateau de Batéké : opération
« compensation carbone ». Ce Plateau de 40 000 ha au sol pauvre mais planté de forêts, traversé de cours d’eau, favorable à la biodiversité permet à la population de vivre !
Que se passe-t-il ? Avec la complicité de l’État congolais, la multinationale accapare les terres des propriétaires terriens, les « tékés » à qui la « Coutume » donne droits de propriété et d’usage. Il s’agit bien d’accaparement puisque ceux-ci ne reçoivent qu’une compensation dérisoire… Les agriculteurs qui louent ces terres pour cultiver le manioc se trouvent gravement lésés, … de même que les populations autochtones qui vivent déjà marginalisés, exploités, mais qui connaissent à fond les richesses de la forêt et qui, désormais sont privées de chasse et de cueillette, leur moyen de subsistance !…
Face à ces injustices sociales, le CCFD Terres solidaires ne peut que soutenir le CDJP dans ses négociations pacifiques et avec le gouvernement, et la Société accapareuse et l’Église locale pour dénoncer cette fausse solution compensatoire à l’émission de carbone et travailler à rendre leur dignité aux populations indigènes.
L’information de cette réalité nous a ouvert les yeux sur des mécanismes d’exploitation des « petits » par des puissances économiques sous couvert de bonne conscience… Merci aux organisateurs de la journée de nous maintenir éveillés sur les injustices qui tuent l’humanité et de nous aider à les combattre.
Deux témoignages percutants ont alimenté le reste de cette journée : (à suivre !)
Sœur Armandine Bagot, Communauté de Trégueux