MEDITATION POUR LE JEUDI SAINT

 Peinture de monsieur Robert Josset dans l’église de Plérin

 

La liturgie de ce Jeudi-Saint nous invite à contempler le geste de Jésus que nous appelons traditionnellement « le Lavement des pieds ».

« Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde vers le Père, lui qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin ».

Jésus sait que son Heure est venue, il est au soir de sa Passion et le geste qu’il va poser est le signe d’un amour extrême : « jusqu’à la fin ». Non seulement la fin de sa vie, mais l’achèvement, le dernier acte qui dit symboliquement ce qu’a été toute sa vie : la manifestation d’un amour qui va jusqu’au bout, qui se donne entièrement et qui donne tout. Cela va se réaliser concrètement et dramatiquement à la Passion, ultime manifestation de son amour pour nous.

« Ayant aimé les siens… ». Jésus les a réunis, nous réunit, pour un repas d’adieu au cours duquel il va faire une révélation capitale pour les croyants. Il va leur indiquer le chemin du service du frère, comme le seul chemin pour le suivre dans le Don de lui-même.

« Il est sorti de Dieu et va vers Dieu », Il sait que Judas va le livrer et que son « Passage » est maintenant tout proche, qu’il va entrer dans sa Passion. C’est pourquoi il va poser ce geste, à première vue déplacé parce qu’il était dévolu à l’esclave, de laver les pieds de ses apôtres. Pierre se rebiffe : « Me laver les pieds à moi, jamais ! ». Jésus lui répond doucement : « Si je ne te lave pas, tu ne peux avoir part avec moi » : si tu n’acceptes pas que je m’abaisse à ce point tu ne pourras pas « avoir part avec moi », entrer avec moi dans la vie nouvelle qui met l’amour du frère au centre de tout.

Ces paroles de Jésus s’adressent à moi aujourd’hui, « Comprenez-vous ce que j’ai fait ? Si je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous devez, vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres car je vous ai donné un exemple afin que ce que j’ai fait pour vous, vous le fassiez, vous aussi ».

Prenons le temps de contempler ce geste de Jésus, le dernier geste qu’il a posé avant qu’on ne vienne l’arrêter et qu’il entre dans sa Passion. Regardons Jésus à genoux aux pieds de notre humanité, tentant inlassablement de lui faire comprendre que le service du frère, jusqu’à donner sa propre vie, est le Chemin qui conduit au Père. Regardons Jésus à nos pieds nous invitant à le suivre, sans peur sur le chemin qu’il a pris. Les évènements tragiques qui font la une de nos journaux nous montrent comment des hommes et des femmes prennent chaque jour le chemin du don de leur vie à la suite de Jésus.

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