CHOISIR LA CONVERSION ECOLOGIQUE (SUITE)

Certaines, certains ont fait ce choix !

Nous l’avons vérifié le 9 mars dernier à Saint-Brieuc ! Après une sensibilisation aux conséquences néfastes des « compensations carbone » et à leur dénonciation, il était essentiel d’entendre des personnes qui ont fait le choix de réduire leur production carbone : elles vivent chez nous, en Bretagne, dans les Côtes d’Armor !

Certes, les analyses scientifiques et les données techniques de ces experts ont échappé à la compréhension de certains auditeurs; mais tous, nous avons mesuré le poids de la « conversion » radicale qu’ils ont choisi de vivre et cela ne peut que susciter notre admiration !

C’est vrai pour Maud, citadine, actuellement « agricultrice et administratrice à Biolait ». Elle a quitté la grande ville et tous ses attraits pour venir, dans le Haut Corlay faire de l’élevage laitier. Avec son compagnon qui a succédé à ses parents, ils ont tourné le dos à l’agriculture intensive et à l’élevage conventionnel pour s’adonner au modèle herbager… Tous deux ingénieurs agronomes, mettent leur savoir au service du bien commun en réduisant au maximum les émissions de carbone dans leur entreprise. Ils ont choisi, avec une sorte de décroissance, un style de vie d’une qualité autre. Une ferme à taille humaine : pas plus 70 ha pour une cinquantaine de vaches laitières qui passent leur vie en plein air au moins les deux tiers de l’année… ; des animaux protégés du soleil par des haies plantées d’arbres qui absorbent le carbone… ; pas d’autre alimentation que celle produite dans la ferme. L’utilisation des machines agricoles est réduite, et donc la consommation de fuel… ; pas de pesticides ni d’intrants… ; les charges sont donc réduites ! Sans doute, le volume de lait recueilli est moindre que dans un autre mode de production, mais le revenu est doublé et permet l’embauche d’un ouvrier… Autonomie, c’est le maître mot qui revient à la bouche de Maud, visiblement heureuse !

Regroupées dans la même pâture, les génisses de l’année, sont en pleine forme pour affronter l’hiver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Monotraite et vélages groupés au printemps leur favorisent des horaires humanisants, une qualité de vie familiale et des vacances possibles! Mode de travail et qualité de vie que semblent apprécier les stagiaires des Centres de formation agricole. L’expérience éphémère de ces jeunes stagiaires réussira-t-elle à faire évoluer les pratiques agricoles ???

 

Florence était institutrice. L’observation réfléchie d’un monde – le nôtre- en voie de décadence l’a conduite à changer de vie. Il y a 20 ans, elle s’installe à Planguenoual, en Baie de St Brieuc, achète un terrain agricole de 3 ha pour en faire un jardin cultivé façon permaculture, sans pesticides : c’est Herbarius

 

Son savoir nous a époustouflés : de la symbolique antique qui l’a guidée pour aménager son espace aux différents types d’organisation du jardin ; amérindien, médévial, …. des plantes médicinales aux fleurs comestibles,… de la manière de planter en alternant légumes feuilles et légumes racines pour une production équilibrée,…de la vie qui grouille dans la terre, etc. rien ne semble échapper à son savoir !

Maie elle est aussi soucieuse de vie sociale et a aménagé, selon son goût, une salle propice à l’accueil et à la convivialité ! car Florence aime partager son expérience et son savoir… Toujours heureuse de montrer qu’elle vit en autonomie : « du jardin à l’assiette », tel était le titre de son atelier. Lieu d’échanges, Herbarius est pour Florence un espace où elle déploie sa créativité, un lieu de ressourcement, propice à la bienveillance à l’égard du proche et du lointain.

L’écouter a fait naître en certains le désir d’y aller voir ! Ecouter une passionnée de la vie, celle de l’atmosphère, celle de la terre, celle qui grouille en sous-sols, nous a conduits à cette conclusion de fin de journée : Prenons soin de tout ce qui vit !

 Sr Armandine Bagot – Communauté de Trégueux

Défilement vers le haut