CHOISIR LA CONVERSION ECOLOGIQUE

Nous avons vécu une journée très enrichissante ce samedi 9 mars à la Maison Saint-Yves à Saint-Brieuc. Trois Mouvements et Services d’Eglise (CCFD terre Solidaire, Secours catholique et Eglise verte) organisaient une journée sur la conversion écologique. Cinq Filles du Saint-Esprit y prenaient part.

Mgr Moutel, malgré des obligations urgentes qui l’obligeaient à partir, a pris le temps de saluer tous ceux qui arrivaient dans le grand hall de la Maison où les organisateurs tenaient leur stand d’informations. C’est avec sa parole d’encouragement qu’a commencé la journée.

Nous attendions la présence et l’intervention de la partenaire africaine du CCFD invitée en Bretagne à l’occasion du Carême : Prisca Macaillat, de la CDJP (Commission Diocésaine Justice et Paix) de Pointe à Pitre en Congo Brazzaville. Mais un délai dans l’obtention de son visa l’a empêchée de nous rejoindre ce jour ! Elle était remplacée par Samuel Pommeret, du Bureau national CCFD, chargé de la relation avec le CDJP de Pointe à Pitre et du soutien de son projet ; il a donc une parfaite connaissance de la réalité locale.

Il nous a montré comment le projet BaCaSi de TotalEnergies au Congo est une « fausse bonne solution » pour remédier au réchauffement climatique… En effet, pour « compenser » le dégagement du carbone, gaz à effet de serre nuisible au climat, dû à l’extraction massive de pétrole dans le pays, TotalEnergies veut faire une plantation d’acacias sur le Plateau de Batéké : opération
« compensation carbone ».
Ce Plateau de 40 000 ha au sol pauvre mais planté de forêts, traversé de cours d’eau, favorable à la biodiversité permet à la population de vivre !

Que se passe-t-il ? Avec la complicité de l’État congolais, la multinationale accapare les terres des propriétaires terriens, les « tékés » à qui la « Coutume » donne droits de propriété et d’usage. Il s’agit bien d’accaparement puisque ceux-ci ne reçoivent qu’une compensation dérisoire… Les agriculteurs qui louent ces terres pour cultiver le manioc se trouvent gravement lésés, … de même que les populations autochtones qui vivent déjà marginalisés, exploités, mais qui connaissent à fond les richesses de la forêt et qui, désormais sont privées de chasse et de cueillette, leur moyen de subsistance !…

Face à ces injustices sociales, le CCFD Terres solidaires ne peut que soutenir le CDJP dans ses négociations pacifiques et avec le gouvernement, et la Société accapareuse et l’Église locale pour dénoncer cette fausse solution compensatoire à l’émission de carbone et travailler à rendre leur dignité aux populations indigènes.

L’information de cette réalité nous a ouvert les yeux sur des mécanismes d’exploitation des « petits » par des puissances économiques sous couvert de bonne conscience… Merci aux organisateurs de la journée de nous maintenir éveillés sur les injustices qui tuent l’humanité et de nous aider à les combattre.

Deux témoignages percutants ont alimenté le reste de cette journée : (à suivre !)

Sœur Armandine Bagot, Communauté de Trégueux

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