5ème DIMANCHE DE CARÊME, Jean 8, 1-11

Dans cet Évangile, nous trouvons tout un jeu de postures : Jésus se baisse il se tait, se relève : il parle, et cela plusieurs fois. Jésus trace, avec son doigt, des mots sur la terre, mais ce sont les regards des personnages qui m’interpellent. Cet Évangile pourrait avoir pour titre « REGARDS CROISES »

 

Regards qui jugent, calculent, enferment et piègent des scribes et des pharisiens. D’accusateurs au nom de la loi de Moïse, ils deviennent accusés.  Ils s’accrochent à une parole écrite, celle de Moïse, pour s’auto-justifier. En réalité, dans cette scène, l’accusé principal n’est pas la femme, mais Jésus avec son message de libération et de miséricorde.

 

 

Regard de la femme prise en flagrant délit qui pâtit. Elle est apparemment le personnage principal, or on parle sur elle mais elle ne dit rien, la seule chose qu’elle dit : « personne, Seigneur » La femme représente Israël adultère, l’humanité adultère parce qu’elle n’écoute pas la Parole de Dieu.

 

 

Oh ce regard, je ne l’oublierai jamais… https://youtu.be/YYqSclWXB9s?t=112

« Moi je fermais les yeux comme une bête apeurée

Pour un moment de faiblesse

J’allais être tuée

Mais quand ils sont partis tous penauds et confus

Et que Jésus m’a dit « va, et ne pêche plus »

Ses yeux étaient remplis de tellement de bonté

Oh ce regard, je ne l’oublierai jamais… »                   Noël COLOMBIER

 

Regard qui libère de Jésus Il délivre la femme de ses accusateurs et, une fois seul avec elle, il la délivre de sa culpabilité. La vraie vie peut maintenant advenir. , elle est libre pour une vie nouvelle. Ce que Jésus veut faire comprendre à ses auditeurs, ce n’est pas qu’ils ne doivent pas pécher – cela ils le savent déjà – mais qu’ils ne doivent pas accuser, qu’ils ne doivent pas juger ni, a fortiori, condamner, mais devenir miséricordieux comme leur Père des cieux.

Dieu nous libère. « Il a porté, lui, les fautes des foules et pour les pécheurs, il vient s’interposer. » (Es 53,12). C’est ainsi que Dieu désarme les violents. Aucune vengeance ne demeure en lui. Dieu est Amour.

« Si vous demeurez dans ma parole, vous serez véritablement mes disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera » Jn 8/31-32

 

Ces trois regards concernent chacune, chacun de nous,

« Seigneur, donne-moi de voir les choses à faire sans oublier les personnes à aimer, et de voir les personnes à aimer sans oublier les choses à faire.

Donne-moi de voir les vrais besoins des autres. 

C’est si difficile de ne pas vouloir la place des autres, de ne pas répondre à la place des autres, de ne pas décider à la place des autres.
C’est si difficile, Seigneur, de ne pas prendre ses désirs pour les désirs des autres, et de comprendre les désirs des autres quand ils sont si différents des nôtres Seigneur, donne moi de voir ce que tu attends de moi parmi les autres. 

Enracine au plus profond de moi cette certitude qu’on ne fait pas le bonheur des autres sans eux.
Seigneur, apprends-moi à faire les choses en aimant les personnes. 

Apprends-moi à aimer les personnes pour ne trouver ma joie qu’en faisant quelque chose pour elles, et pour qu’un jour elles sachent que Toi seul, Seigneur, es l’Amour. » 

Norbert Ségard (1922-1981)

Sœur Françoise LEVEQUE, FSE – Saint-Brieuc

 

 

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